Mon statut de
stagiaire au sein de l'agence « à propos de lieu » aux
côtés de JM Vynckier en est sans doute pour quelques choses. J'ai
été amené à faire des découvertes de jours en jours, qui ont
aiguisé ma curiosité.
Celle ci a été
stimulé non seulement dans mon domaine, celui de l'architecture
d'intérieur. Mais aussi dans tous les corps de métiers qui gravites
autour du mien, et qui forment une sorte de cohésion plus ou moins
développée, nous rendant vivant.
Shu Popes II / Kazumu VI
En arrivant au matin
du lundi 18 janvier, je faisais la rencontre, de ce que j'aimerais
qualifier, une « joyeuse bande de potes ».
Pour dire plus
exact, c'était le collectif Art&Go qui prenait ses quartiers
dans notre agence pour la semaine. A la clé, quatre jours plus
tard ; une soirée privée dédiée à l'artiste Etienne Cail.
J'ai eu la chance de
suivre toutes les étapes, une sorte d'envers du décor . Entre
la rencontre avec l'artiste, l'arrivée des toiles, le choix
judicieux de telle œuvre à tel endroit, l'accrochage plus ou moins
facile, la lumière… puis le soir du jour J, la découverte de nos
bureaux sous un angle plus festif qu'à l'accoutumée !
Son parcours est en
dehors des sentiers battus. A seize ans alors qu'il vit dans la
campagne du sud de la France chez ses parents, il tue le temps en
dessinant. Il commence alors à s'intéresser aux classiques de la
peinture, ce qui l’amènera ensuite aux créations d'artistes
contemporains Chinois.
Cette occupation
devient vite passionnelle, il la pratique en autodidacte tout en
terminant ses études de lycéen. A sa sortie, le bac en poche, il
s’oriente vers les Ateliers de Sèvres. Mais très rapidement il
jugera sa façon de faire, de créer, incompatible avec
l'apprentissage classique d'une académie et quittera la formation.
C'est alors que tout s’enchaîne rapidement pour lui, six mois plus
tard la Twentytwo Gallery de Lyon repère son travail et l'expose.
L'année dernière,
il est nominé en tant que révélation de l'année à la foire d'art
contemporain Art Up, à Lille.
Il intègre des
visages asiatiques dans des scènes incontournables de l'histoire de
l'art occidental comme La Joconde, ou Le déjeuner sur l'Herbe.
Il traite aussi le
portrait sur des fonds neutres, en aplats foncés donnant ainsi toute
l'importance aux traits du personnage.
Sur ses dernières
toiles les fonds deviennent plus travaillés et donne une nouvelle
dimension à son œuvre, en créant la perspective.
Ces visages chinois
et japonais, sont un hommage à la culture chinoise qu'il aime tant
et qu'il a d’ailleurs rencontré lors de quelques mois en résidence
à Shanghai et Songzhuang en 2011.
Entre toutes ses
toiles, un point commun, certains visages nous semblent familiés. En
effet, il reproduit sans limite un homme, ou une femme sur des
formats et des mises en scènes différentes. Etienne travaille à
partir de photos trouvées sur internet, de personnes aillant vécu,
et dont on connaît peut l'histoire.
Ses formats sont
souvent imposants. En les observant, j'ai l'impression qu'une énergie
libératrice s'en dégage. Comme s' ils prenaient naissance de façon
directe et énergique sans reflection alambiquée avec une sorte de
message intellectuel... L'utilisation du noir, gris, blanc renforce
cette sensation, en allant à l'essentiel.
Etienne Cail
travaille à l'envie et à l'instinct au service de l'expressivité.
Ces visages s'imposent à moi avec une sorte d’ascendant, au regard
profond et autorité naturelle.
Deviendrais tu critique d'arts ? Bravo tu sais transmettre tes émotions . Belle analyse.
RépondreSupprimer